Dans l’article inaugural de ce blog, j’ai tâché de montrer en quoi j’étais habilitée à me présenter comme influenceuse de joie. J’ai décliné l’expérience et les compétences qui – crois-je – me légitiment à exercer le métier de prescriptrice et fournisseuse de joie. Il me faut à présent, pour être tout à fait honnête et gagner en crédibilité, vous expliquer comment fait une influenceuse de joie atteinte de déprime…
Humaine, simplement humaine
Il convient de poser en préambule le postulat suivant : pratiquer l’activité d’influenceuse de joie ne protège en rien contre les possibles coups de mou, et ne fournit pas l’antidote aux atteintes de blues. Une influenceuse de joie n’est pas un robot exécutant le programme « bonheur constant ». Les émotions « tristesse », « abattement », « bourdon », « perplexité »… n’ont pas été enlevées de son cerveau. Elle est humaine, et donc vulnérable, autant que vous. C’est précisément cette acceptation lucide de son humanité qui en fait une bonne influenceuse de joie.
La joie, c’est pas automatique !
Quiconque s’y connait un peu en matière de joie, pour avoir réfléchi sur la question, et surtout, l’avoir expérimentée et goûtée, sait bien que l’authentique joie, cet élan qui à la fois te transporte hors de toi, et te ramène à un point essentiel en toi, quelque chose comme l’étincelle de Vie primordiale, un ça irrésistible, hors de contrôle, jaillissant et lumineux… sait bien, disais-je, que la véritable joie est comme cet « enfant de bohème qui n’a jamais connu de loi »: elle n’est pas forcée, n’est conditionnée ni dictée par rien. La joie peut, avec la pratique, se cultiver, se savourer, se prolonger. Elle peut même se décréter, par le choix d’une philosophie de vie optimiste (lire mon article « Les optimistes ne sont pas des imbéciles heureux »), et d’un regard tourné vers le côté plein du verre. Mais elle ne peut pas advenir sur commande… Autrement dit : quand ça va pas, ça va pas ! Et il est non seulement malhonnête, mais délétère (au corps comme à l’esprit) de fuir ou nier nos émotions. Mais alors comment fait-on, quand on professe et dispense la joie, les jours où on en est dépourvus ?
Autodérision et sincérité
Déjà, ma capacité et/ou mon choix – je ne sais lequel vient en premier, mais les deux se renforcent mutuellement – à prendre la vie à la légère, me portent tout de suite à dédramatiser la situation et à en rire : une influenceuse de joie déprimée ? Quel contraste comique ! Qui pourrait faire le sujet d’une chronique ou d’une vidéo drôle sur ce blog : recycler nos petits bouts de malheurs (et les grands, si on en a la force et la noblesse, mais ne nous mettons pas la pression là-dessus…) en grands éclats de rire, c’est aussi ça, le job d’une influenceuse de joie. Se moquer de son propre état, donc, dans une joyeuse et salutaire autodérision. Et puis surtout – c’est l’indissociable corollaire, et le fondement de tout ce que je fais et partage ici comme dans la vie : être sincère.