
C’est ma lecture du moment.
Dans mes rencontres de livres comme de personnes, je ne crois plus au hasard, ou alors, un hasard qui recèle un sens si riche qu’il n’en est plus un.
« Une vie bouleversée », le journal tenu par Etty Hillesum de 1941 à 1943, est de ces livres qui interrogent notre époque en écho à une autre. Et transcendent les deux pour nous rappeler à notre humanité. Et au courage qui nous est demandé pour la vivre.
« Ne fermer les yeux devant rien, il faut s’expliquer avec cette époque terrible et tâcher de trouver une réponse à toutes les questions de vie ou de mort qu’elle vous pose. Et peut-être trouvera-t-on une réponse à quelques-unes de ces questions, non seulement pour soi-même, mais pour d’autres aussi. Je n’y puis rien, si je vis. J’ai le devoir d’ouvrir les yeux. »
» On est constamment indigné devant certains faits, on cherche à comprendre, mais rien n’est pire que cette haine globale, indifférenciée. C’est une maladie de l’âme. La haine n’est pas dans ma nature. Si j’en venais (par la grâce de cette époque) à éprouver une véritable haine, j’en serais blessée dans mon âme et je devrais tâcher de guérir au plus vite »
Etty Hillesum – 1914-1943