Dans le contexte actuel de censure systématique de tout discours déviant de la ligne sanitaire gouvernementale, de privations de nos libertés chaque jour plus graves, et de contrôles policiers de plus en plus sévères et répétés, envahissant non seulement les rares espaces de détente qui nous restent, mais le champ entier de notre quotidien (sortir dans la rue, aller faire ses courses, prendre le train… sont devenus source d’un stress plus ou moins grand, en fonction de notre seuil de tolérance et de notre état d’esprit du moment), dans ce contexte-là, dis-je, établir une comparaison entre la période que nous vivons et les années 40 ne me semble ni exagéré, ni « ridicule », pour reprendre la réaction offusquée (mais sans arguments) de certains, encore moins illégitime.
Ceux qui persistent à penser que les lois sont prises « pour notre bien », et que nous devons les appliquer et y obéir, sans réflexion ni discernement, ont sûrement oublié ce que furent les lois de Nuremberg. Rafraîchissons-leur la mémoire, par cette évocation précise et concrète : «Interdiction d’acheter des fruits, certains légumes frais, du poisson, sauf dans les magasins « réservés aux juifs », qui d’ailleurs n’étaient guère approvisionnés en produits frais, de circuler à bicyclette, de prendre le tramway, d’entrer dans une maison non juive, etc… Ces mesures introduites en mai 1942 achevaient l’application aux Pays-Bas des lois de Nuremberg.» (Note extraite du livre « une vie bouleversée », d’Etty Hillesum).
Ces mêmes partisans farouches du respect de la loi aujourd’hui – la loi pour la loi, quelles que soient les questions éthiques, et simplement humaines, qu’elle soulève – qu’on trouve aussi bien parmi nos fonctionnaires que parmi nos concitoyens, ont sûrement évacué, d’un revers de la morale résumé dans la fameuse phrase: «Je ne fais qu’appliquer la loi», cette interrogation pourtant cruciale, qui se dresse devant la conscience de chacun d’entre nous : «Et moi, qu’aurais-je fait, face aux lois anti-juives? Et que ferais-je, si des lois similaires revenaient aujourd’hui, que ce soit contre les juifs, ou tout autre catégorie de la population, qu’il suffirait à un législateur scélérat de nommer?»
Que ferions-nous ? Que faisons-nous ? Quand il est devenu légal de rendre des enfants malades par le port obligatoire d’un masque, et de traiter comme des criminels des gens qui partagent un verre sur la plage ? Que ferions-nous ? Qu’allons-nous faire ? Quand des gens se verront interdits d’entrer dans un restaurant, un théâtre ou un commerce, parce qu’ils auront choisi de ne pas se faire injecter un vaccin, ou parce qu’ils ne seront pas en mesure d’afficher leur statut de « personne saine »?
Une mémoire et une réflexion courtes sont, ne l’oublions jamais, le plus court chemin vers la barbarie.