Lâche pas ton rêve !

Garde ton rêve originel comme ton plus cher trésor, étreins-le assez fort pour que nul ne te l’enlève, mais ne l’étouffe pas. Protège-le contre les vents et marées violents des « tu n’y arriveras pas », mais ne t’y accroche pas. Tiens-le bien, mais ne le retiens pas. Ne l’empêche pas de prendre son propre envol, de s’aventurer sur des chemins inconnus où il se transformera… pour réapparaître un jour devant toi sous une forme que tu n’aurais jamais imaginée. Forcément plus grande, plus belle qu’en ton esprit. Plus solide aussi, car forgée dans la matière irremplaçable de l’expérience et du réel.

Comme je l’explique dans mon « autobiographie d’auteure » (oui, on vous en demande toujours une, pour vous présenter sur les plateformes de publication) : « Je marche plus à l’aise sur les chemins de traverse que sur les routes balisées. Je n’ai acquis aucun des signes qui consacrent un écrivain : publication chez un grand éditeur, reconnaissance du milieu littéraire, diffusion auprès d’un large lectorat… Mon rêve s’est frayé une autre voie, loin de tout ça. J’écris. Comme je sens, comme je sais. Et il y en a pour aimer ça. Que pouvais-je espérer de mieux, lorsque toute gosse déjà je disais : « je veux écrire »?

Les rêves s’incarnent dans une apparence que nous n’aurions jamais soupçonnée. Comme tout ce qui naît, dans l’une des formes infinies que prend la Vie.

Tiens bien ton rêve, mais ne le retiens pas : la magie qu’il porte en lui dépasse de loin tes plus folles espérances.

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La joie d’enfant qui nous habite…

Longtemps ce fut une lutte. Mon Graal. Pouvoir dire « je suis auteure et comédienne ».
Aujourd’hui ça n’a plus aucun sens.

Il y a ce que je suis. Ce que je fais.
C’est tout.
« Je suis artiste, poète, peintre, écrivain, comédien, chef de chorale ou de gare, chargé de com ou de clientèle, expert en droit ou en « business plan »… je suis ceci, je suis cela…
On dresse nous-mêmes les murailles de notre enfermement.
Et puis, tous ces « titres sociaux » avec leur cortège d’attributs ronflants, d’ambitions malsaines, de besoin désespéré de reconnaissance, de concurrence inhumaine pour une gloriole dérisoire… Quel rapport avec la joie d’enfant qui nous habite quand on s’adonne à une passion sincère, non, juste, quand on suit nos élans ?

Comédienne : le job où tu peux faire tranquille ta mytho !

Enfant, je passais des heures enfermée dans ma chambre, et même quand on m’en sortait, enfermée dans ma tête, pour me raconter des histoires.

D’où venaient ces récits inventés à partir d’un mix mystérieux de bouts de réel et d’affabulation personnelle ? La réponse à cette question est généralement : de l’imagination. Mais ce mot abstrait, qui veut tout et rien dire à la fois, est un cache-misère pour notre ignorance face à l’énigme, à jamais insoluble, de la naissance des histoires de fiction.

A cinquante ans, je suis restée la gamine qui se construisait tous les jours des univers comme il lui plaisait ou comme ça lui venait, avec leur décor et leurs personnages. Pas en Lego (je n’étais pas douée pour les Lego), mais en mots. La seule différence c’est qu’aujourd’hui, j’ai trouvé un moyen pratique pour partager mes visions délirantes, en devenant auteure et comédienne. Petit aperçu du « monde fantasque et fabuleux de martine » dans les vidéos qui suivent. Et que vous avez bien entendu tout l’heur de commenter, d’aimer, ou pas…

La joie d’être une femme plurielle

Me déguiser, me grimer, me transformer pour devenir une autre que moi, fut l’une de mes motivations principales à devenir comédienne. Et demeure pour moi une source de joie et d’amusement inépuisable.

Major Pinkie, Charlotte, Poison Wanda, la Romantique pas tarte, la comédienne-taularde, Gégé, Marceline Desbordes-Tes Mores, Cicciolala, Kim Noubilla, Mathilde Chatouillis, Lulula, Gina, Isabelle Adjanine, Pipolina, la Fille au Camée, Jo Gloria… (je crois que j’en oublie). J’ai imaginé, puis j’ai été tour à tour – et je suis encore, pour celles d’entre elles qui vivent en ce moment sur scène ou dans mes vidéos – toutes ces femmes. Ah et, je me suis changée en homme aussi.

Schizo, moi ? Pas du tout !… euh, à laquelle d’entre nous vous vous adressez là ?

Crédit-photos : David Zaw

Comment devient-on influenceuse de joie ?

Devant un café-théâtre à Marseille où je vais jouer le soir. En bas à gauche, l’affiche de mon spectacle
(Photo : David Zaw)

« C’est Martine Plaucheur, une créatrice qui nous fait beaucoup rire sur le Net ». C’est ainsi que j’ai été présentée, la semaine dernière, à un événement qui réunissait des créatrices Marseillaises du monde de la communication, de l’entreprise et de la culture. Si l’on m’avait interrogée sur mon activité, j’aurais répondu, par une habitude devenue un réflexe: auteure et comédienne. Mais le regard des autres – lorsqu’il est sincère et bienveillant – voit souvent ce qui nous échappe, et révèle une facette de nous inattendue, instructive, et juste : oui, depuis plusieurs années, je poste sur les réseaux sociaux et je joue sur scène des « trucs fendards ».

Là encore, ce sont les autres, le rire des autres, exprimé par des « lol » « mdr » « tu m’as tué », mentionnés au bas de mes vidéos sur Facebook, Insta, Youtube, et par des « hi hi » « ha ha », ponctuant mes répliques sur scène, qui ont validé ce fait : je fais marrer.

C’était pourtant plutôt mal barré pour une carrière d’humoriste : de doctes études de lettres, un très sérieux mémoire sur Marcel Proust, 10 ans à occuper un poste de « chargé de mission » dans notre vénérable Administration française… Bon sang, à quel moment ça a dérapé ?

D’une nature joyeuse

Je crois que notre nature est là, posée, dès le départ. Qu’ensuite, la vie nous en éloigne. Puis qu’un événement bouleversant survient, séisme qui ébranle toutes nos constructions factices, et nous ramène à notre vérité originelle. C’est en tout cas ce qui m’est arrivé et, sans entrer dans les détails impudiques de « ma vie », je me souviens qu’enfant, j’aimais me donner en spectacle comique. Et que mes petits camarades de classe me réclamaient mon imitation inimitable, avec les yeux qui louchent et la main qui se balade dans les cheveux de façon hystérique, de Dalida (grande dame à qui je rends aujourd’hui un hommage dans ma pièce : retour à l’origine, on y revient…)

Cette inclination vers le rire s’est transformée en penchant avéré, quand j’ai rencontré David Zaw, incontrôlable trublion de la vidéo et de la scène, fort d’une longue pratique de « conneries en tous genres », avec qui nous nous sommes associés pour créer (j’allais dire « commettre ») en 2014, le label indépendant Zéro Patron, dont l’immortelle et mortelle devise est : « Les productions qui ont pas peur d’être cons ». Dès lors, j’étais irrécupérable. Pour les sphères sérieuses de la société, les personnes drapées dans une digne gravité, les adeptes farouches de la sinistrose, l’Académie des Belles-Lettres, et le grand Art Dramatique français. Au passage, voilà le lien vers la chaîne Youtube Zéro Patron : https://www.youtube.com/channel/UCzW-t2z7dVs8qHKsqC4IUlA

Un blog pour la joie

Depuis, j’éclabousse la joie un peu partout sur la Toile, et sur les scènes où l’on veut bien de nous, avec la troupe de sales gosses farceurs que forment les Zéro Patron. Et c’est en m’entendant présenter comme « une créatrice qui fait rire » (vous admirerez ma capacité à revenir à mon propos du début, avec une souplesse sémantique comparable à celle du chat qui retombe sur ses pattes), que m’est venue l’idée de regrouper mes pitreries jetées aux quatre vent de la rigolade, en un blog de joie unique. J’eusse aimé l’appeler « le blog de martine, fille de joie », mais cette magnifique expression était déjà prise, et le sens qu’on lui connait eût pu prêter à confusion, et à une déception bien légitime, quant au contenu de ce blog. Lequel n’a pas d’autre but, à la fois simple et, je le crois, louable, en ces temps de nouvelles alarmistes – pour ne pas dire carrément flippantes – de vous faire ressortir d’ici le coeur un peu plus léger voire – récompense suprême pour moi – un sourire persistant accroché à vos lèvres.

Vous êtes arrivé au bout de ce (trop) long texte inaugural ? Bravo ! Puissent les articles et les vidéos que vous allez découvrir vous récompenser de votre peine au centuple, en monnaie de joie !