Faut-il dégenrer la littérature de genre ?

Qui veut faire l’ange, c’est bien connu, fait la bête. A trop vouloir se montrer vertueux et parfaits, soumis à un auto-contrôle permanent pour ne froisser personne, on finit par ne plus pouvoir rien dire ni rien écrire.

Comment un auteur, pardon, un.e auteur.trice, peut parvenir à déployer ses idées, son style, son imaginaire, en respectant scrupuleusement les règles de l’écriture et de la pensée inclusives ? C’est l’expérience littéraire-limite explorée dans cette petite vidéo.

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Notre Pass vers la Vie

Je vous livre cette expérience et la réflexion qu’elle m’inspire, leur valeur étant celle d’un témoignage personnel et donc, je suppose, non généralisable.

Entre dimanche et lundi, j’ai revu à Marseille trois personnes dont je n’avais plus de nouvelles depuis des mois. Toutes les trois vaccinées, et me l’ayant appris sans que je ne leur demande rien. Ce qui pose d’emblée cette 1ère question : pourquoi ce besoin et cet empressement à signaler leur condition de vaccinés ? Il me semble que cette information relève de l’intime, et je n’avais encore jamais vu personne faire état devant moi, au cours d’une conversation ordinaire, de son statut vaccinal. Est-ce à dire, si l’on va au bout de cette étrange logique, que les gens que je rencontre vont bientôt se sentir tenus de me présenter le résultat de leur dernière prise de sang, de leur coloscopie, ou me faire l’exposé détaillé de leurs antécédents familiaux ?… Et peut-on en déduire que ceux qui se soumettent déjà, d’eux-mêmes et spontanément, à cette déclaration sérologique, sont mûrs pour l’instauration du pass sanitaire que les gouvernants sont en train de mettre en place ?

Les deux premiers sont un couple dans la cinquantaine, en forme, sportifs, sans aucun problème de santé particulier. Lui a lancé : “Nous on a pris le Pfizer”, sur le ton du consommateur privilégié et satisfait qui a le choix entre le break familial ou le coupé sport, le séjour au Parc Astérix ou à Disneyland. “Et vous ?”… Nous avons alors expliqué, mon compagnon et moi, que nous avions fait le choix, plus prudent selon nous, de ne prendre ni Pfizer ni aucun autre labo. En retour, le motif invoqué par le couple se révéla sans rapport avec une préoccupation d’ordre prophylactique : “C’est pour pouvoir voyager librement”.

Mêmes mots ou à peu près sortis le lendemain de la bouche de ma dentiste, alors qu’elle procédait au détartrage de la mienne. Cette jeune femme en parfaite santé, qui n’a même pas 30 ans je pense, m’a expliqué qu’elle avait choisi de recevoir ses injections “en totale confiance”, “parce que de toutes façons, vaccinée ou pas, elle avait les mêmes chances de contracter le virus”, et parce qu’enfin, elle voulait “aller librement en Italie où vit la famille de son mari”. Je n’ai pas argumenté que pour se déplacer en Europe, on peut choisir (pour l’instant en tout cas) entre le vaccin OU le test Ou la preuve qu’on a guéri du Coco. Face à des certitudes aussi solidement implantées que la racine d’une dent saine, c’était peine perdue. Et de toutes façons, on n’est pas en position d’argumenter quand on se trouve bouche ouverte, soumis aux va-et-vient lancinants d’une sonde électrique.

J’ai observé chez ces trois personnes un mélange, qui m’a pas mal sidérée je vous l’avoue, de conscience et d’inconscience, de choix consenti et dirigé (jusqu’à quel point ?), de certitudes et de doutes. Et cette légèreté, cette désinvolture, sidérantes oui, quant à leur propre corps, leur santé… la mise en jeu de leur vie.

Le cirque tragi-comique que nous vivons depuis plus d’1 an ne cesse de nous en apprendre, sur nous, sur les autres, sur l’état de notre société. C’est à cet apprentissage que je me raccroche, quand la colère ou le découragement pointent. Et c’est de cet apprentissage dont je veux me nourrir – avec la remise en question personnelle qui va avec, sans quoi, l’enseignement n’a aucune valeur – pour que ce cauchemar ne nous arrive pas en vain. Quand bien même, il va bien falloir apprendre, apprendre à cohabiter, en dépit de nos opinions, de nos réactions, de nos croyances qui, même au sein d’une vision commune, ne se rejoignent pas toujours, quand elles ne s’opposent pas carrément. Il y a les prises de position théoriques (auxquelles il faut ensuite se tenir si on est cohérents), et il y a la réalité composite et complexe de la vie : les personnes vaccinées ne sont pas des statistiques. Elles vivent avec nous, font partie de notre entourage lointain ou proche. Je refuse le vaccin – pour de multiples raisons qui relèvent pour moi de la logique élémentaire : virus mutant, létalité du niveau d’une grippe saisonnière, existence de traitements efficaces, mise sur le marché par une autorisation conditionnelle et temporaire avant la fin des phases d’expérimentation, recours inédit à l’ARN messager dont les effets sont inconnus à ce jour, laboratoires fabricants condamnés pour des pratiques frauduleuses… mais je refuse d’ostraciser ceux qui, quelles que soient leurs raisons, y ont recours. Je ne veux pas pratiquer moi-même la ségrégation effrayante, inacceptable, que je condamne dans la mise en place d’un pass sanitaire.

Un pass vert(s) l’enfer pour l’humanité si elle s’y soumet.

N’oublie pas ou la barbarie reviendra

Dans le contexte actuel de censure systématique de tout discours déviant de la ligne sanitaire gouvernementale, de privations de nos libertés chaque jour plus graves, et de contrôles policiers de plus en plus sévères et répétés, envahissant non seulement les rares espaces de détente qui nous restent, mais le champ entier de notre quotidien (sortir dans la rue, aller faire ses courses, prendre le train… sont devenus source d’un stress plus ou moins grand, en fonction de notre seuil de tolérance et de notre état d’esprit du moment), dans ce contexte-là, dis-je, établir une comparaison entre la période que nous vivons et les années 40 ne me semble ni exagéré, ni « ridicule », pour reprendre la réaction offusquée (mais sans arguments) de certains, encore moins illégitime.

Ceux qui persistent à penser que les lois sont prises « pour notre bien », et que nous devons les appliquer et y obéir, sans réflexion ni discernement, ont sûrement oublié ce que furent les lois de Nuremberg. Rafraîchissons-leur la mémoire, par cette évocation précise et concrète : «Interdiction d’acheter des fruits, certains légumes frais, du poisson, sauf dans les magasins « réservés aux juifs », qui d’ailleurs n’étaient guère approvisionnés en produits frais, de circuler à bicyclette, de prendre le tramway, d’entrer dans une maison non juive, etc… Ces mesures introduites en mai 1942 achevaient l’application aux Pays-Bas des lois de Nuremberg.» (Note extraite du livre « une vie bouleversée », d’Etty Hillesum).

Ces mêmes partisans farouches du respect de la loi aujourd’hui – la loi pour la loi, quelles que soient les questions éthiques, et simplement humaines, qu’elle soulève – qu’on trouve aussi bien parmi nos fonctionnaires que parmi nos concitoyens, ont sûrement évacué, d’un revers de la morale résumé dans la fameuse phrase: «Je ne fais qu’appliquer la loi», cette interrogation pourtant cruciale, qui se dresse devant la conscience de chacun d’entre nous : «Et moi, qu’aurais-je fait, face aux lois anti-juives? Et que ferais-je, si des lois similaires revenaient aujourd’hui, que ce soit contre les juifs, ou tout autre catégorie de la population, qu’il suffirait à un législateur scélérat de nommer?»

Que ferions-nous ? Que faisons-nous ? Quand il est devenu légal de rendre des enfants malades par le port obligatoire d’un masque, et de traiter comme des criminels des gens qui partagent un verre sur la plage ? Que ferions-nous ? Qu’allons-nous faire ? Quand des gens se verront interdits d’entrer dans un restaurant, un théâtre ou un commerce, parce qu’ils auront choisi de ne pas se faire injecter un vaccin, ou parce qu’ils ne seront pas en mesure d’afficher leur statut de « personne saine »?

Une mémoire et une réflexion courtes sont, ne l’oublions jamais, le plus court chemin vers la barbarie.


Vivre n’est pas survivre

Pour comprendre ce que nous traversons en cette période chamboulante à tous les égards, pour en saisir les vrais enjeux, et être en capacité de choisir et dire ce que nous voulons, il importe de revenir à la définition de la vie.

Qu’est-ce-que vivre ?

Que mettons-nous dans ce verbe, et le choix d’existence qui en découle ?

Avons-nous de la vie une vision minimaliste, réduite à nos fonctions primaires et nous maintenant au niveau de la survie?

Ou au contraire, une perspective large, ouverte, palpitante, singulière, vibrante et créatrice qui, sans nier nos besoins élémentaires, ne cantonne pas les aspirations de notre être à leur seule satisfaction ?

Si vivre c’est juste survivre, c’est-à-dire, se percevoir comme une « machine organique » dépourvue de conscience, de désir, de joie, de pleurs, de rêves, de folles espérances… qui n’a besoin que de manger, dormir… et acheter – une « fonction vitale », dans cette société de la consommation omniprésente et mécanique – alors, oui, il est légitime de nous soumettre à l’injonction qu’on nous martèle depuis bientôt un an : « il faut protéger la vie quoiqu’il en coûte », qu’on peut traduire par : « il faut renoncer à notre droit de vivre », pour prolonger une survie dans la peur, et dans un vide sans fin qui nous rend absent aux autres comme à nous-mêmes.

Mais si nous voulons vivre, vivre vraiment, pleinement connectés à nos sens et au sens intime et profond de la Vie, alors, il est légitime de désobéir à l’injonction de la survie.

Le choix est entre nos mains, toujours

Le geôlier est celui qui ferme la porte de notre prison, et donc aussi celui qui détient la clé de notre libération.
Une évidence logique qui m’amène à vous partager la théorie anticipatrice que voilà (j’assume de me tromper, car prendre ce risque est le prix à payer pour qui tente de penser librement)

Nos décideurs-geôliers actuels vont bien verrouiller la porte de notre prison, et faire monter la pression des interdits qu’ils nous assènent jour après jour (avec une constance acharnée et planifiée qui tient du sadisme), jusqu’à un point intolérable (probablement un reconfinement), pour pouvoir nous annoncer alors, avec des grands airs de sauveurs :
« Ah ! enfin ! nous allons vous donner la clé de votre libération ! Plus de masques, lieux publics rouverts, liberté de circulation retrouvée ! Mais pour cela, il va falloir faire quelques « petites » concessions… Oh 3 fois rien, vous allez voir ! Et puis, n’oubliez pas que c’est la clé de votre retour à la « vie normale »!… Nous vous proposons donc : un vaccin, les tests systématiques généralisés, et un « pass » du bon citoyen vacciné, négatif, et en « statut vert », pour pouvoir enfin retourner au resto, au cinéma, à la salle de sport, voyager de nouveau… »

Et qu’est-ce qu’on dira et fera alors ?

Mais je crois savoir, et je crains, que si on ne dit ni ne fait rien maintenant, avec le pauvre espace de libertés-peau de chagrin qui nous reste – et qui me permet encore d’écrire ce texte – ce que nous subissons aujourd’hui nous semblera doux, en comparaison de ce qui est en train de se mettre en place et nous attend.

Je ne livre ce texte ni à votre approbation ni à votre critique (mais bien sûr, elles sont entièrement libres), mais à votre réflexion.

Martine Plaucheur, auteure comédienne – le 28 septembre 2020

Car toujours les fleurs arrachées refleurissent…

Bien sûr, il y a les débats violents, les oppositions irréconciliables, les insultes qui fusent… Mais au-dessus de la ténébreuse mêlée émerge ce fait lumineux, que je perçois à présent, et qui m’apaise et me rend ma force :
En voulant tous nous diviser, ils auront sans le vouloir réussi à nous rassembler. En nous frappant de la même tyrannie, il nous auront fait sortir de l’égoïsme plus ou moins fort que nous nourrissions encore. Et il nous auront fait prendre conscience -plus seulement en théorie mais par la puissance d’une situation concrète intolérable- que ce n’est qu’unis et reliés que nous en sortirons.

#ENSEMBLE #jetombetumerelèves

L’humour : la digne arme d’une influenceuse de joie !

Lettre ouverte à nos élus (tous échelons et tous bords politiques confondus)

« Chers élus, responsables politiques, décideurs à tous les échelons de l’autorité exécutive,
L’abondance des mesures sanitaires actuelles que vous prenez pour nous protéger, et la mobilisation des forces de police pour veiller à leur application, montre à quel point notre santé vous tient à cœur. Je dirais même qu’à ce stade, cela devient de la sollicitude. Chaque citoyen doit vous en être reconnaissant. Toutefois, je regrette que vous n’alliez pas assez loin dans cette grande cause d’utilité et de salubrité publiques.
C’est pourquoi je soumets cette proposition de loi à votre étude :
Étant donné que c’est lors de la mastication que le risque de jet de postillons est le plus grand, il convient d’instaurer en urgence le port du masque obligatoire pendant que nous mangeons au restaurant.
J’attire également votre attention sur la nécessité d’une autre mesure, de grande ampleur celle-ci :
Au vu du très grand nombre de virus et bactéries que nous croisons et respirons à chaque instant, il convient d’imposer le port obligatoire et permanent d’une combinaison spatiale (ou d’un scaphandre, je vous laisse voir cela avec vos éminents conseillers scientifiques). En veillant à laisser les ouvertures nécessaires à l’accomplissement de nos besoins vitaux (ingestion des aliments et des boissons, coït, éviction des déchets naturels).
Il s’agit d’un vaste chantier. Mais je ne doute pas que, dans la belle union nationale dont vous faites montre en ce moment, vous saurez le mener à son terme.
Veuillez agréer, Mesdames et Messieurs les chefs de la nation, mes salutations respectueuses».

Martine Plaucheur, auteure, comédienne, et bonne citoyenne.

Si le siècle des Lumières pouvait voir le 21ème s…

Lettre de la Marquise Lamartine, voyageuse dans le temps transportée en 2020

« Ah mon ami ! J’ai choisi la France du 21eme s. comme période de mon voyage dans le futur… mal m’en a pris ! Si vous saviez les choses affreuses dont je suis témoin ! Si vous saviez ce que sont devenues les belles valeurs de la philosophie des Lumières chère à notre cœur !…
Sous l’impulsion d’un gouvernement et de ses Institutions, aussi pourris que les ravages causés par la petite vérole, les plus grands scientifiques sont traînés dans la boue, et les médecins empêchés d’exercer leur métier. Les médicaments qui soignent et sauvent des vies sont interdits, dans un mépris inouï des morts, dont on ne brandit le nombre que pour maintenir le peuple dans une docilité apeurée. Quant à la liberté d’expression !… si messieurs Voltaire et Diderot voyaient à quel point elle est bafouée, mise en pièces par une censure qui supprime systématiquement toutes les opinions différentes du « discours officiel de l’Etat », ils en seraient horrifiés !… comme je le suis, mon ami…
Je vois tout de même poindre une lumière au milieu de ces ténèbres: l’attitude de l’Etat français du 21eme s. est si visiblement choquante, qu’elle réveille, pousse au désir d’un changement de société profond, une grande partie des citoyens, même parmi les moins enclins à la révolte.
Faite une copie de cette lettre mon ami, et diffusez-la le plus possible, car elle est probablement vouée à la destruction par la censure généralisée que je vous ai décrite »
La marquise Lamartine, le 26 mai 2020.